Le Paysage est un personnage infini

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Le Paysage est un personnage infini

Le Paysage est un personnage infini
avec ses yeux horizons
miroirs lointains d'un avenir inconnu
Ou alors, l’œil, seule lumière enchaînant l'apparition du monde naissant,
Avec ses cheveux désirs hirsutes
arbres morts érectiles
branches tendues vers le haut vent
tiges coupées repoussant,
Avec ses orifices crevasses,
bouche béante
terre noire chaude aux leurres mortels
à l'oreille puits d'écho
résonnant des voix des ancêtres mêlées à l'infini,
Bateau avenir déchaîné,
narine soupirail de vapeurs,
cheminées de brouillard sombre,
Jambe charpente debout maintenue en équilibre,
dressée par des piliers et des cales.
Main machine qui touche la matière brûlante énergie.
Branches qui font crisser le ciel défilant incessamment...
Irréductible défilement,
du ciel passant comme passe le passé et dépasse l'horizon percé,
où se transforment les volontés fluides en volutes
ralenties jusqu'à se figer, trépassées.
Continuum matière
Terre Eau Feu Air Éther
Où est passé l'éther d’Héraclite_?
Le ciel commun des choses_?
L'infini des yeux qui ignorent l'avenir_?
Celui qui est hors du monde
voit les cycles se répéter, invisibles.
Les habitants s'endorment...
Ils déambulent dans l'espace des rêves
et se démultiplient selon les volontés contradictoires.

Julien Stiegler, décembre 2016